
La ville de Lavaltrie applique depuis le début des années 2000 un règlement discriminant certains chiens pour leur race ou leur apparence physique. Actuellement, deux citoyens sont en démarches juridiques contre la ville car ils possèdent des chiens qui, selon les élus, sont des « Pit Bulls » (chose qui est fausse car ces chiens ne sont pas de la race American Pit Bull Terrier). Pour sa défense, Lavaltrie a demandé à recevoir 5 000$ d'appui du fonds municipal d'action juridique de l’Union des Municipalités du Québec (UMQ), et a reçu cette somme pour les poursuites judiciaires.
Voici une preuve que cette petite ville n’a ni les moyens, ni les compétences pour faire appliquer le bannissement de certaines races. Lors du conseil de ville du lundi 6 mars, Protection Pit Bulls et plusieurs citoyens locaux se sont présentés à la période de questions afin de tenter d’ouvrir un dialogue avec les élus. Le maire semblait littéralement sur la défensive en rejetant les questions, sous prétexte que le règlement est actuellement au cœur des dossiers juridiques mentionnés plus haut. Nous n’avons donc jamais eu de réponses sur les résultats de ce bannissement, sur les frais qu’il a entrainés, ainsi que sur bien d’autres questions.
Notre organisme, représenté par une de nos fondatrices, a tenté de demander une rencontre avec la ville, mais sans réponse positive de la part du maire. Les élus ont préféré défendre leur position en sortant l’excuse que ce règlement bannissant certains chiens existait avant qu’ils ne soient à leurs postes, et que depuis qu’ils siègent au conseil de la ville, ils ont ‘‘seulement renforcé le règlement’’. Scarlett MacKenzie, une éducatrice canine de Longueuil, a également tenté de venir apporter son expertise à la ville, mais sa demande n’a pas été retenue durant la période de questions.
Nous avons appris lors de ce conseil que la Législation Spécifique de la Race est appliquée à Lavaltrie à cause de deux ou trois chiens, souvent laissés en liberté par leur famille, qui effrayaient certains citoyens d’un quartier. Au lieu de prendre les mesures nécessaires pour encadrer ces animaux et leurs propriétaires, la ville a simplement décidé d’appliquer la LSR. Cependant, les élus n’avaient en tête aucune attaque impliquant un chien de type Pit Bull avant que cette règlementation n’existe. L’une des élus a également sorti le faux prétexte de protection des citoyens, alors que des études sérieuses démontrent l’inefficacité du bannissement de certains chiens face au nombre de morsures. Une fois de plus, comme cela avait été expliqué à un conseil de ville lors de l’été 2016, un tel règlement a pour unique but de rassurer les citoyens inquiets, valorisant ainsi les votes de ces derniers.