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De la peur des chiens à la protection des "Pit Bulls"


Il y a encore cinq ans, j'avais peur des chiens, et particulièrement de certaines races à cause de leur réputation. J'avais développé cette peur suite à deux morsures lorsque j'étais enfant, causées par un type Retriever croisé et par un type Berger mixé également.

Lors de mes 18 ans, j'ai voyagé en Inde, un pays défavorisé bien différent de tous ceux que j'avais visité dans le passé. J'y ai appris à aimer les chiens errants qui remplissaient les rues, et à comprendre le langage canin. J'ai même créé un lien tellement fort avec eux que les indiens m'appelaient "la fille aux chiens" ; et je me suis sentie flattée.

Je suis retournée au Canada deux mois plus tard, et ma vie a recommencé. L'année suivante, j'ai commencé à faire du gardiennage chez une famille qui avait un énorme chien de type Pit Bull, Baloo. Bien que j'aimais les chiens, celui-ci, par son haut niveau d'énergie et sa carrure massive, ne me rendait pas totalement à l'aise. Avec le temps, j'ai appris à lui faire confiance et à l'aimer, puis un jour, on m'a demandé de l'aide pour lui trouver une famille. Pour la 1ère fois de ma vie, j'ai donc pris en charge le placement d'un chien de type Pit Bull qui vit désormais en campagne chez une vétérinaire, grâce à l'aide d'un couple d'amis.

Quelques mois plus tard, je rejoignais un groupe d'une dizaine de personnes, qui a fini par porter le nom de Protection Pit Bulls. À ce moment-là, j'étais anéantie par les articles de Lise Ravary du Journal de Montréal qui désignait ces chiens comme étant des "terroristes à quatre pattes" ; et c'est pourquoi j'ai suivi le mouvement. Nous avons donc décidé d'enregistrer notre organisme en novembre 2015, afin de commencer à protéger les chiens victimes de jugements.

Un an et demi plus tard, j'ai participé à des projets qui ont dépassé mes attentes et objectifs initiaux. J'ai défendu mes valeurs tout au long de cette aventure car en tant que victime de morsures, j'ai compris que je devais me fier au comportement du chien en face de moi et non à son apparence physique ou sa race.

Aujourd'hui, je participe même aux sauvetages de chiens de type Pit Bull et je n'ai vécu aucun incident car je connais désormais les signaux d'avertissements que les chiens émettent. J'aimerais que tout le monde puisse un jour bénéficier de ces connaissances afin de faire diminuer efficacement le nombre de morsures au Québec, sans passer par le bannissement de certains individus canins.

Contrairement à ce que croient nos élus, nous, personnes qui défendons les chiens victimes de préjugés, ne sommes pas toutes investies dans le but unique de protéger nos chiens. Nous sommes beaucoup à désirer instaurer une protection des citoyens en encadrant le domaine canin québécois, mais de manière efficace et applicable. Le projet de loi 128 a quelques bons points mais il manque clairement de connaissances et de recherches sur le sujet des chiens dangereux.

Ce samedi 29 avril, je passerai donc 12 heures, de midi à minuit, dans un enclos du Centre animalier Pierre-de Saurel (1681, route Marie-Victorin, suite 109, Sorel-Tracy, J3R 4R4) avec un chien de type Pit Bull, afin de dénoncer les effets de la LSR sur les établissements qui sauvent les animaux de compagnie. Nous profiterons de cet événement pour collecter des dons qui permettront au refuge de financer les transports des chiens bannis n'ayant pas de famille.

J'ai affronté ma peur et je me lève maintenant pour aider les autres à la surmonter également. Je n'ai pas de chien de type "Pit Bull", mais je suis capable de voir la discrimination dont ils sont les victimes, et cela me révolte. Si comme moi, vous n'adhérez pas au projet de loi 128, venez me rencontrer cette fin de semaine au Bed-In PIT BULL afin d'en discuter et de profiter des nombreuses activités dont un parcours d'obstacles et un barbecue (cliquez ici pour en savoir plus)!

-Mégane Bigot de La Touanne, porte-parole de Protection Pit Bulls


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