
En septembre 2016, les membres du conseil de ville de Montréal ont voté un nouveau règlement sur la gestion animalière, visant notamment à bannir certaines races et les chiens qui y ressemblent (depuis le 1er juin 2017). Les citoyens sont perdus, et même les employés de la ville sont mélangés dans les informations. Voici donc un nouvel élément à rajouter à la liste de leurs échecs, ainsi qu’un résumé des principales failles commises dans l’application du bannissement des chiens de type Pit Bull.
Des dates « mystères »
Une grande confusion a été constatée au niveau de la date butoir à laquelle les propriétaires de chiens « bannis » devaient remettre les documents prouvant la stérilisation, la vaccination contre la rage, le micro-puçage, ainsi que la demande d’antécédents judiciaires. Un document a été fourni à la plupart d’entre eux, mettant en avant la date limite comme étant le 1er juin 2017. En comparaison, voici également le document sur le permis spécial qui précisait le 31 mars 2017, et dont l'application commençait dès le lendemain:

Le 31 mai, plusieurs citoyens se sont fait expliquer que la date limite était bien le lendemain par des employés du 311 et de Bureaux Accès Montréal. Cependant, cette même journée, peu de temps avant la fermeture du service téléphonique de la ville, une bénévole de Protection Pit Bulls s’est faite dire : « L’information qu’on a c’est que c’est aujourd’hui la date butoir. » Dans cette même conversation, on lui a également expliqué qu’il « y a comme un flou artistique autour de ça » et que « dans le jour, il y a 19 arrondissements qui répondent, ça se peut qu’il y en ait qui aient répondu des informations sans vraiment les valider. » À la fin de la conversation, l’employé du 311 affirme qu’il va veiller à ce que ses collègues aient la bonne date en mains pour dire que le 1er juin est trop tard pour déposer les documents.
En conclusion, il y a eu une désinformation évidente sur la date limite à respecter, qui a mené à une confusion auprès des citoyens. Nous espérons que toute la documentation remise le 1er juin sera acceptée, compte-tenu du manque de sérieux dont a fait preuve la ville dans ce dossier.
D’autres erreurs mettant des vies en jeu
Voici d’autres failles de la gestion animalière sur l’encadrement des chiens de type Pit Bull qui ont été dévoilées depuis septembre dernier :
*l’identification visuelle : pour tenter de rassurer les citoyens ne connaissant pas les origines de leurs chiens, la ville a mis en place une liste de vingt critères physiques sur laquelle leurs vétérinaires, éducateurs canins, etc., pouvaient se fier. Cette liste est basée sur les critères de race du Pit Bull Terrier Américain du ADBA (American Dog Breeders Association), club canin qui s’oppose à ce que sa documentation soit utilisée pour bannir des chiens. Document de la ville, page 1.

*la contestation des identifications : Protection Pit Bulls a dénoncé quelques jours avant le 31 mars, le fait que la ville peut contester les évaluations, ce qui condamnera le chien au bannissement, car aucun permis ne pourrait lui être remis. Une employée de clinique vétérinaire s’est faite confirmer cette information, et on lui a mentionné que l’expert devait être prêt à aller en Cour pour témoigner en cas de contestation.
*l’ajout non règlementaire du Bully Américain : peu de temps avant le 1er avril, date limite pour obtenir le permis spécial, la ville a rajouté cette race à celles bannies dans son document exposant la liste des 20 critères. Cependant, cela aurait dû être rajouté officiellement au règlement, ce qui n’a pas été fait. Document de la ville, page 2 :

*les séances d’identification : les élus ont employé un maitre-chien pour quelques séances d'identification visuelle afin de déterminer si les chiens sont de type Pit Bull ou non selon la liste. Ces séances n’ont pas du tout été promues par la ville, alors qu’elles ont exempté beaucoup de chiens du bannissement.
Plusieurs autres erreurs s'ajoutent à cette liste, et il est probable que le gouvernement provincial appliquera une loi similaire partout au Québec. Nous sommes inquiets des conséquences qui pourraient s'en suivre. Le bannissement de certaines races est inapplicable, condamne des chiens innocents et coûte très cher à mettre en place pour un maintien à long terme.