
Le 27 septembre 2016, les élus municipaux ont voté en faveur de la mise en place d'un nouveau Règlement sur le contrôle animalier de la Ville de Montréal. Ce dernier vise à encadrer tous les animaux, et particulièrement les chiens, avec des sections discriminant ceux de vingt kilos et plus, ainsi que certaines races.
La législation de races spécifiques est donc désormais appliquée dans le centre de cette métropole, et elle cause un grand préjudice à la population animale qui y vit, sans protéger les citoyens. Au delà du fait qu'il est impossible de déterminer quel chien croisé est banni, on parle ici de l'interdiction des races suicantes: Pit Bull Terrier Américain, Bull Terrier du Staffordshire et Terrier Américain du Staffordshire. La ville a accordé ''un droit acquis'' pour les familles qui possédaient leur chien avant le bannissement, mais ceci n'est qu'une manière de camoufler le massacre qui se cache derrière...
Les familles démunies incapables de se plier
Plusieurs élus se plaisent à dire que les gardiens de chiens responsables n'avaient qu'à remplir des conditions(*) pour garder légalement leur chien, mais des centaines de foyers qui aiment leur animal n'ont pas été capables de trouver l'argent nécessaire pour respecter les conditions de garde d'un ''chien de type Pit Bull''. On retrouve notamment dans le dossier des 520 familles, plusieurs mères monoparentales, des personnes âgées ou ayant un handicap, des familles ayant un enfant malade, et autres cas difficiles. Un grand nombre de gardiens de chiens n'ont également pas été capable d'obtenir le permis spécial à cause de son tarif élevé, ce qui a condamné leur animal à vivre dans l'illégalité depuis le 1er avril 2017...
Un coup d'éclat avant les élections municipales
À la fin du mois d'août dernier, quelques 520 familles avaient reçu une lettre leur ordonnant d'abandonner leur chien, car leur dossier était incomplet en date du 1er juin. Cet événement est arrivé peu de temps après l'annonce publique des 10 contraventions données en plusieurs mois en lien avec le bannissement de ce type de chiens - la ville désirait-elle montrer qu'elle voulait agir contre les ''Pit Bulls'' en sortant cette lettre? A-t-elle accepté d'accorder un délai jusqu'au 21 décembre prochain pour les 520 familles dans le but de paraître compatissante avec ses citoyen(ne)s? Ou était-ce pour faire oublier les nombreuses erreurs qu'elle a faite dans le tri des documents et les dossiers perdus par ses employés?
Les gardiens de chiens irresponsables introuvables
Lorsque des politiciens mettent en place la LSR (Législation Spécifique de la Race) le but est de rassurer la population, et non de la protéger réellement. À Montréal, des centaines de chiens vivent désormais illégalement sur le territoire de la ville. Parmi ceux-ci, beaucoup de propriétaires irresponsables qui refusent de se plier au règlement et qui maltraitent leur chien, se promènent dans la nature ou séquestrent leur animal chez eux afin de le cacher... Les résultats de constats d'infractions obtenus par un journaliste démontrent clairement que la patrouille agit rarement pour trouver ces personnes irresponsables. Plusieurs continuent d'ailleurs d'acheter des chiens bannis et de les reproduire, malgré la LSR.
Des conditions à renouveler pour rester en règles
La Ville de Montréal a fourni peu d'informations concernant les règles à suivre pour garder son chien en règle jusqu'à sa mort. Le permis spécial de 150$ devra absolument être renouvelé dans un Bureau Accès Montréal avant les vacances de Noël. Le vaccin contre la rage devra être refait chaque fois qu'il sera expiré et vous devrez en faire parvenir une copie à la ville afin de maintenir votre dossier à jour. Concernant les vérifications des antécédents judiciaire, celles-ci devront normalement être fournies plusieurs fois (nous n'en savons pas plus pour le moment sur les délais). De nombreuses personnes mal renseignées perdront malheureusement leur chien à cause du fait qu'elles ne seront pas au courant des conditions à respecter à long terme...
Des chiens sans liens avec les races bannies
Le plus alarmant dans ce dossier, est le fait que la majorité de ces chiens sont des mix, qui ne rentrent généralement pas dans les 20 critères de la ville visant à aider les experts à identifier les chiens. En effet, les élus avaient engagé un éducateur canin pour évaluer les chiens avec un employé de la ville, et moins d'un chien sur quatre rentrait dans le bannissement. La majorité des chiens évalués ont donc été sauvés du permis spécial. La ville a interdit à cet homme d'évaluer d'autres chiens selon cette liste, mais tout expert (vétérinaire, éducateur canin, promeneur de chiens, etc.) peut identifier votre compagnon canin si vous n'avez pas eu les moyens financiers d'acheter le permis spécial. Pour en savoir plus, visitez la section sur le règlement animalier sur www.protectionpitbulls.com dès maintenant. Et le comble de l'ironie: c'est au citoyen de prouver que son chien n'est pas de type Pit Bull, sinon, il reçoit une amende...
Des informations manquantes ou qui se contredisent
Plusieurs familles n'ont pas été capables de se plier au règlement à cause de la mauvaise organisation de la ville. Que ce soit les employés des Bureaux Accès Montréal, la patrouille ou le 311, chacun avait souvent une réponse différente à donner sur de nombreux sujets. Plusieurs ont donc mené de bonnes familles à mal compléter leur dossier pour garder légalement leur compagnon à quatre pattes sur le territoire de la Ville de Montréal. Pendant des mois, il était également quasiment impossible d'obtenir une réponse de la patrouille de contrôle animalier, et aucun numéro téléphonique pour les rejoindre n'existe. La ville a également oublié de mettre en avant plusieurs informations importantes, ce qui a mené de nombreuses confusions auprès de ses employés et citoyens.
Des élections municipales décisives pour des dizaines de milliers de chiens
Le gouvernement du Québec attend de voir si Denis Coderre perd aux élections avant de choisir si le bannissement des chiens de types Pit Bull et Rottweiler sera appliqué ou non. Il est extrêmement important d'aller VOTER (pas d'annuler son vote, sinon cela n'aide pas), pour un parti qui se présente contre le maire actuel! Nous soutenons pour notre part Valérie Plante, de Projet Montréal, qui désire faire annuler le Règlement sur le contrôle animalier et dont le parti a pris position en 2013 contre le bannissement de certaines races à cause de son inefficacité.

(*) Conditions permettant de garder un chien de type Pit Bulls:
-prouver que le chien vivait avec sa famille avant la mise en place du règlement
-payer un permis spécial annuellement (150$)
-faire vérifier les antécédents judiciaires
-faire stériliser, micro-pucer et vacciner contre la rage, le chien
-museler le chien, lui faire porter un harnais, et utiliser une laisse de maximum 1.25m, lors des sorties à l'extérieur
D'autres règles doivent être respectées, sinon une contravention peut être délivrée par la patrouille de contrôle animalier. Celle-ci, une fois qu'on plaide coupable en la payant, mène à la saisie du chien par les services animaliers de la Ville de Montréal.